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mardi 13 août 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : Suddenly This Overview…

Suddenly This Overview par le duo d'artistes Peter Fischli et David Weiss est sans doute l'interprétation la plus ludique du thème Il Palazzo Enciclopedico. Il s'agit d'une série de 200 figurines d'argile commencée en 1981 formant une anthologie de grands moments historiques. Le choix des évènements semblant totalement illogique et arbitraire illustre l'impossibilité de faire une encyclopédie objective mais plutôt la possibilité d'une profusion d'encyclopédies personnelles influencées par le vécu culturel de chaque individu. 

Ugly + Cute 


The old Punk


Roal Admundsen asks for directions to the North Pole




Photos réalisées par Géraldine Briquet.

mercredi 31 juillet 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : S.A.C.R.E.D. par Ai Weiwei…

S.A.C.R.E.D. pour Supper, Accusers, Cleansing, Ritual, Entropy, Doubt. Six modules s'alignent dans la nef de l'église Sant'Antonin. Dans chaque module, expédié depuis la Chine dans le plus grand secret, se rejoue une des scènes de l'emprisonnement de l'artiste chinois Ai Weiwei durant 81 jours en 2011. Privé de passeport, l'artiste n'a pu voir l'installation des modules, c'est sa mère, Gao Ying, qui était présente lors de leur inauguration. Tous les détails du lieu et du mode d'incarcération sont présents : le papier et le scotch dont sont revêtus les murs et les meubles pour insonoriser et protéger le lieu, sans doute une chambre d'hôtel, les gardes présents 24h/24h, la lumière crue allumée en permanence, les nombreux interrogatoires, le manque total d'intimité. Le titre de l'oeuvre et sa présence dans un lieu de culte authentifient l'expérience vécue. Le poids des modules (2,5 tonnes chacun) et le degré de réalisme la gravent dans le marbre. 


Dans un clip vidéo réalisé par Christopher Doyle, l'artiste avait déjà exorcisé sont expérience et la physionomie exacte d'un espace de détention pour l'instant resté non identifié.



www.labiennale.org

Photos réalisées par Géraldine Briquet.

Biennale de Venise 2013, extraits : Cathy Wilkes…

C'est d'un tribunal dont il s'agit. Devant la silhouette déterminée et effrayante d'un enfant comparait sa mère, épuisée, désespérée, repentante, sous bonne garde de deux autres enfants plus jeunes. Le rôle de mère est le thème central des installations de Cathy Wilkes, et particulièrement l'aspect aliénant des tâches domestiques et du quotidien, qui se trouve ici transposé dans une Angleterre vieille de plus d'un siècle. Et pourtant, malgré le tragique de la situation, certains petits éléments du décor tels qu'une bande dessinée, de petites perles alignées rappellent, qu'une enfance insouciante se déroule en parallèle de la scène.



Photos réalisées par Géraldine Briquet.

mardi 30 juillet 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : Kreupelhout-Creeplewood...

Kreupelhout (le bois estropié) de la belge Berlinde De Bruyckere est sans doute l'oeuvre la plus émouvante de cette biennale. Le spectateur pénètre dans le pavillon belge plongé dans le noir et distingue une immense forme allongée sur le sol. Première identification : il s'agit d'un arbre dont les articulations des branches ont été délicatement pansées et reposent sur des coussins, un grand blessé, un gisant entre la vie et la mort. Puis l'oeil s'habitue à l'obscurité et le bois se révèle être de la cire aux subtiles teintes rouge-rosées, l'écorce se fait chair, le gisant est à mi chemin entre l'homme et le végétal, l'empathie pour le blessé est totale. L'oeuvre évoquerait le martyre de Saint Sébastien, que les vénitiens considèrent comme leur protecteur des épidémies de peste.


www.labiennale.org

Photos réalisées par Géraldine Briquet.

vendredi 26 juillet 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : commissaire Cyndi Sherman…

Au milieu d'une biennale plastiquement difficile à aborder, l'artiste américaine Cyndi Sherman se fait  commissaire d'exposition, et propose un thème visuellement rafraichissant : le portrait. Le spectateur est  accueilli par Children's Anatomical Education Figure, une poupée à face de cartoon de Paul McCarthy, empêchant ses entrailles de tissu de quitter tout à fait son corps. Un bon sourire et un coeur peint sur la poitrine viennent contrebalancer la violence de la scène. 


Laurie Simmons et Allan McCollum quant'à eux portraiturent dans The Actual Photos de minuscules figurines utilisées par les amoureux des maquettes de trains. Les photos sont réalisées à l'aide d'un microscope qui révèle toute l'étrangeté et le monstrueux de ces visages déformés.


L'ensemble comprend également une partie dédiée aux portraits photographiques collectionnés par Cindy Sherman, clichés anonymes, autoportraits, scènes de studio, aux codifications délicieusement désuètes comme ces images de nouveaux-nés dans les bras d'un personnage sans identité, commodité pour un enfant ne pouvant se tenir assis de laquelle émane une inquiétante étrangeté.


www.labiennale.org/

Photos réalisées par Géraldine Briquet.

vendredi 12 juillet 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : Danaë…


Ayant su habilement exploiter les 3 niveaux du pavillon russe, l'artiste Vadim Zakharov nous offre sa vision contemporaine du mythe de Danaë, fille d'Acrisios, roi d'Argos qui l'enferme dans une tour d'airain, un oracle l'ayant averti que son petit-fils mettrait fin à ses jours. La belle Danaë reçoit la visite de Zeus qui la séduit en prenant la forme d'une pluie d'or et lui donne un fils, Persée. Maintes aventures plus tard, Persée reviendra vers son grand père en portant la tête de Méduse qu'il vient de vaincre et changera celui-ci en pierre, sauvant par la même occasion sa mère Danaë.
Ici la scène se joue en deux actes : les hommes sont conviés à entrer par le premier étage où on les invite à confesser leurs péchés. Pendant ce temps l'entrée du rez de chaussée est réservée aux femmes qui, protégées d'une parapluie peuvent entrer dans une salle où tombent des pièces dorées destinées à être ramassées. Toutes sont remises dans le circuit sauf une que chaque femme est invitée à conserver. C'est au deuxième étage que les pièces hissées à l'aide d'une seau sont, par le biais d'un tapis roulant, dispersées en pluie sur les visiteuses intriguées.
Une relecture ironique du mythe où la captive éplorée fait place à des collectrices aux yeux qui brillent,  où les dieux et rois vengeurs sont hommes, médusés, regardant l'un des leur manger sagement des cacahouètes…


Photos réalisées par Géraldine Briquet.

Biennale de Venise 2013, extraits : balade en montagne autour de Belinda…


Mis en regard dans ce magnifique espace qu'est l'Arsenal, les dessins du chinois Lin Xue trouvent un écho minéral dans la sculpture monumentale de l'italien Roberto Cuoghi. Lin Xue est un promeneur qui depuis toujours parcourt les montagnes chinoises et retranscrit sur le papier à l'aide d'un simple bambou trempé dans l'encre non seulement la faune et la flore qu'il y observe mais surtout l'énergie qui lie tous ces éléments pour donner naissance à de fantasmagoriques paysages. Roberto Cuoghi est aussi parti pour réaliser Belinda de l'observation de la nature mais de l'infiniment petit : une forme de vie microbienne. Les strates qui semblent façonnées par de puissantes mécaniques naturelles sont en fait la reproduction de ce micro-élément par une imprimante 3D.
La montagne devient léger contour encré pendant que le microbe trône tel un totem au centre de l'espace.


Photos réalisées par Géraldine Briquet.



jeudi 11 juillet 2013

Biennale de Venise 2013, extraits : The Enclave…

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The Enclave représente pour Richard Mosse l'aboutissement de 3 années passées au contact d'un groupe rebel armé en République démocratique du Congo. Cinq écrans enserrent le spectateur et le plonge au coeur d'une nature luxuriante et surprenante par ses teintes roses, obtenues grâce à la pellicule Kodak Aerochrome, un type de film utilisée à des fins militaires pour repérer les camouflages. La végétation laisse peu à peu place au conflit, aux camps de réfugiés, aux cadavres sur le bord d'une route mais l'onirisme résultant des teintes psychédéliques de l'image et de la bande sonore de Ben Frost éloigne le spectateur de la violence, l'anesthésie, le surprend à aimer cet univers. Une ambiance envoutante qui fait songer à Apocalypse Now et pousserait presque à en oublier la violence du réel.

www.labiennale.org

Photographies réalisées par Géraldine Briquet.

mardi 9 juillet 2013

Il Palazzo Enciclopedico : Biennale de Venise 2013…


A l'image de la superbe installation d'Alfredo Jaar, Venezia, Venezia, où les Giardini sont subitement engloutis par la lagune, la 55ième biennale d'art de la Sérénissime s'est laissée engluer dans ce thème à la fois séducteur et réducteur : le Palais Encyclopédique. Ce terme fut celui utilisé par l'artiste italo-américain Marino Auriti en 1955 pour définir son projet : un musée regroupant l'ensemble des connaissances mondiales, toutes les grandes découvertes de la race humaine. Ce musée devait selon ses souhaits se situer à Washington D.C, mesurer 700 mètres de haut et couvrir pas moins de 16 blocks. Il resta bien entendu au stade de maquette d'étude. A la fois alléchant car donnant la possibilité d'embrasser le monde entier, ce thème se révèle malheureusement en grande partie l'occasion de collections et accumulations donnant l'impression que la montagne a accouché d'une souris. Qui peut prétendre rassembler le monde en un point ?
Les Lions d'or du meilleur artiste et du meilleur pavillon se sont eux plus ou moins affranchis du thème. Le Lion d'or du meilleur artiste revient à Tino Sehgal pour une performance où des protagonistes d'âge divers interprètent une chorégraphie que l'on peut imaginer liée à la transmission du savoir… d'une façon particulièrement opaque pour le spectateur… 
Le lion d'or du meilleur pavillon est décerné à l'Angola représenté par l'artiste Edson Chagas, pour une installation relativement pauvre plastiquement mais riche de sens : des blocs de photographies imprimées sur du papier quelconque sont vissés sur des palettes, le spectateur peut en emporter un exemplaire de chaque pile, ces piles sont installées à l'intérieur du Palazzo Cini où elles côtoient de précieux tableaux de Botticcelli et autres maîtres italiens, peintures pour la plupart religieuses et  rehaussées de feuilles d'or, le débat s'oriente plus sur le statut et la facture de l'oeuvre d'art que sur le savoir encyclopédique.
La révélation de cette édition c'est le Lion d'argent : la française Camille Henrot et sa vidéo Grosse fatigue ou l'histoire du monde narrée en 13 minutes depuis le bureau de son ordinateur avec une succession de fenêtres qui s'ouvrent et se ferment créant une nouvelle façon d'associer des images statiques et des scènes filmées. Une oeuvre rythmée, incisive, poétique et terriblement contemporaine qui réussit à coller parfaitement au thème.


Alfredo Jaar Venezia, Venezia
Photographies réalisée par Géraldine Briquet.