mardi 11 juin 2013

Musée Lalique : un maître verrier dans la nature…


Conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, le musée consacré à l’œuvre de René Lalique a ouvert ses portes il y a presque 2 ans au coeur d'un écrin de verdure perdu au nord de l'Alsace. Pour cet enfant élevé au cœur d'une nature qui sera sa principale source d'inspiration, la muséographie très réussie fait la part belle au paysage extérieur grâce à des baies vitrées qui mettent en résonance les verts profonds de la forêt toute proche et les réalisations de verre peuplées d'animaux, d'insectes et de végétaux.
Extrêmement doué pour le dessin, René Lalique décide à 16 ans qu'il sera bijoutier. Il fait ses classes chez les plus grands tels Jacta, Aucoc ou Cartier, puis un de ses client, lui-même joailler lui vend son atelier, René a alors 25 ans et sa carrière s'envole. Le dessin et l'étude méthodique de la vie animale lui offrent une immense palette d'inspiration, il pare des femmes telle que Sarah Bernhardt de papillons et libellules, chers à l'Art Nouveau mais aussi de lézards, serpents et autres créatures nocturnes, chouettes, chauves-souris, qui confèrent à leurs détentrices une beauté théatrale, inquiétante. L'artiste n'est-il pas, comme le suggérait Goya, celui qui tels les animaux de nuit a le don de voir au coeur des ténèbres.
Ses réalisations sont à l'image de son extravagante boutique à la balustrade faite de femmes-libellules, qu'il conçoit pour l'exposition universelle à Paris en 1900 : délicate, aérienne, fantasque.
En parallèle de la joaillerie, René Lalique se met à travailler le verre, et répond aux commandes des parfumeurs. Tout en conservant ses inspirations naturalistes, il réussit, grâce à la technique du verre moulé-pressé, à livrer des commandes toutes aussi originales mais produites en série et pour un coût de revient modéré. Le bouchon, jusqu'alors simple élément usuel devient élément-phare du flacon. En 1921, sa production s'accroissant, il fonde une verrerie à Wingen sur Moder, où se trouve aujourd'hui le musée, qui dans un premier temps sera consacrée à la production de vaisselle puis son activité se diversifiera. René Lalique se concentre lui sur des projets ambitieux tels un Christ, un retable un tabernacle et des vitraux pour l'église de Douvres la Délivrance, ou les vitraux et la croix de L'église Saint Matthew sur l'île de Jersey. Il décède en 1945, son fils reprend alors les rènes de l'usine de Wingen sur Moder, mise sous séquestres en 1940 par l'armée allemande. L'usine est toujours en activité aujourd'hui et fabrique des pièces contemporaines tout en travaillant à partir des nombreuses archives laissées par René Lalique.

René Lalique a eu le don de faire passer sur le monde un frisson de beauté dira de lui Henri-Georges Clouzot.



Photos réalisées par Géraldine Briquet et Jean Philippe Merkel.

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