mercredi 1 mai 2013

Un été au bord de l'eau…


Le 27 avril s'est ouvert en Normandie le festival Normandie impressionniste, une série d'expositions ayant toutes pour sujet la façon dont les peintres impressionnistes ont traité le thème de l'eau. Un élément qu'ils étudièrent sur les côtes normandes, mais aussi sur les bords de la Seine, de la Marne, jusqu'aux rivages hollandais.

L'exposition du musée des Beaux Arts de Caen nommée Un été au fil de l'eau met en lumière une société privilégiée, principalement parisienne, venant se détendre et goûter aux activités balnéaires des côtes normandes.

Dans la première partie, intitulée Sur le sable, les impressionnistes, particulièrement reconnus pour leurs paysages, ont ici peint la figure, le corps dans la nature. Claude Monet, Otto Von Thoren et Joachin Sorolla y Bastida nous présentent des femmes et des enfants habillés avec élégance, on se change dans sa cabine, les rubans et dentelles volent au vent, le soleil filtre à travers les nuages. La côte se transforme avec l'arrivée de ces nouveaux estivants.


La seconde partie se consacre au spectacle de l'eau, l'océan est croqué en quelques coups de pinceau, aucune retouche ne se fera plus tard en atelier. Le temps normand très changeant et ses cieux mouvementés sont une aubaine pour les peintres. Monet peint en 1870 L'Hôtel des roches noires à Trouville qui deviendra par la suite une icône de l'impressionnisme. Un décor qui incarne le bord de mer sans que l'eau ne soit visible, la lumière, le vent agitant les drapeaux, la bonne société paradant sur le parvis, suffisent à situer la scène.

Le troisième thème, barques et voiliers, va permettre aux peintres de développer leur représentation du reflet, de la fragmentation de la lumière sur l'eau mais aussi de donner l'impression au spectateur qu'il est lui même à bord de l'esquif ! Pierre Bonnard, Claude Monet et Maurice Denis peignent à bord des bateaux familles et amis.

L'exposition s'achève sur un cri joyeux : à l'eau ! Les corps se dénudent franchement, les touristes cèdent leur place aux locaux, le nu sort de l'atelier et intègre le paysage. Degas croque de petites baigneuse à la peau bronzée qui inspireront Gauguin lorsqu'il peindra ses tahitiennes. Maurice Denis fait contraster le corps rose de ses baigneurs avec le noir des manteaux des femmes assistant à La course aux canards. Paul Cézanne nous offrent des baigneurs tels des colosses, réalisés en atelier et puis insérés dans un paysage. Georges Seurat multiplie les études pour Une baignade, Asnières mêlant l'eau à des élément urbains.

La dernière toile est une surprise forte en contrastes et en couleurs qui nous rappelle que le fauvisme succédant à l'impressionnisme gardera néanmoins certains de ses thèmes !

Jusqu'au 29 septembre, Un été au bord de l'eau, loisirs et impressionnisme au Musée des Beaux-Arts de Caen.

Joachin Sorolla y Bastida, Instantanea, Biarritz, 1896. © Musée Bonnat-Helleu, Bayonne 
Claude Monet,  L'Hôtel des roches noires à Trouville, 1870. © Rmn-Grand Palais


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire