lundi 14 octobre 2013

Azzedine Alaïa au Palais Galliera…


Pour sa réouverture après 4 ans de travaux, le Palais Galliera propose une rétrospective consacrée au couturier tunisien Azzedine Alaïa, cocheluche des années 80 et 90.
Dès la première salle, le ton est donné, couture rime plus que jamais avec sculpture, c'est en effet la spécialisation qu'Alaïa choisit lorsqu'il étudie aux Beaux-Arts de Tunis. Ses robes, notamment les spectaculaires robes de soirée en mousseline transparente semblent moulées à même le corps. L'accent est mis sur la chute de rein, la taille est d'une finesse inouïe et la jambe parait interminable.
D'autres axes se dégagent au fil des salles, des pièces beaucoup plus ethniques, inspirées de pagnes Massaï, qu'il nomme robes-totem, des sahariennes découpées, la fameuse robe en perles dorées portée par Tina Turner en concert. Les matières évoluent, plumes, peaux (notamment crocodile) fourrure… Les vestes sont quant'à elles résolument militaires, coupes très structurées, souvent agrémentées de broderies. Le couturier dit également apprécier depuis son enfance "l'ordre et la rectitude des soeurs de Notre Dame de Sion à Tunis, le côté sexy du blanc immaculé de leur col ou de leur cornette."
L'exposition se termine en majesté dans la salle Matisse du Musée d'Art Moderne juste en face du Palais avec deux robes au volumineux jupon travaillées selon un subtil tressage de raphia et de fil d'agent. Puis une troisième au fameux bustier fait d'une peau de crocodile répond à la veste queue de pie de même facture, affiche de l'exposition. En point d'orgue, trois robes en velours à godets aux couleurs sourdes, à la fois très architecturées et intemporelles, font face à plusieurs toiles de Daniel Buren. Elles ont été spécialement réalisées pour l'exposition.
On déplorera de la part du Palais Galliera une scénographie peu structurée au regard de la complexité du travail d'Alaïa et un éclairage peu travaillé sur des pièces la plupart du temps de couleurs noire.

Photo réalisée par Géraldine Briquet.

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