vendredi 12 avril 2013

Paris Art Fair…


Retour sur la foire d'art contemporain qui s'est tenue du 28 mars au 1er avril 2013, 144 galeries et 20 pays représentés dans cet écrin magnifique qu'est la nef du Grand palais. Première observation, la photographie y occupe une très large place, même si peintures, sculptures et installations ne sont pas en reste. Cette forte présence photographique permet d'ailleurs de s'interroger sur la frontière existante entre la photographie d'art et ce qui pourrait plutôt être assimilé à des collages ou illustrations photographiques, le montage et la retouche étant une technique amplement utilisée.

Le témoignage le plus spectaculaire est sans doute la série de photographies du chinois Yang Yongliang comprenant entre autres "The moonlight"(ci-dessous), un paysage nocturne fait de "montagnes urbaines" invitant à une longue rêverie devant l'oeuvre, décryptant chaque détail. Et comme toujours devant ce type de montage, on se plait à chercher le truc, l'élément trompeur, ce petit rien qui fait penser que non ce n'est pas possible, cette petite vulnérabilité. Et pourquoi ? N'était ce pas évident dès le départ ? La photographie serait-elle toujours objective sauf dans ce type d'intervention ? Serait-ce une fascination pour le mensonge photographique poussé ici à son paroxysme ? Le mensonge, le truc, la manipulation du réel n'a pourtant pas attendu Photoshop.


Plus loin un autre fascinant paysage, peint celui-là. Le travail de la coréenne Sungpil Chae est à la fois faussement traditionnel et réellement bucolique. Au départ un trait, un geste qui semblerait tout droit sortie d'une peinture traditionnelle, presque ornementale. En réalité, une artiste fatiguée de la vie en ville qui part à la campagne et découvre la nature, ses paysage mais aussi les matériaux qu'elle contient. Ses toiles sont peintes à partir de la terre qu'elle ramasse en se promenant. Son intention n'est pas de copier la nature mais de créer à partir d'elle, peindre "l'espace de la terre"(ci-dessous "Land of wind").


Coup de coeur pour la galerie Melanierio, la cohérence et la force de l'univers présenté et tout particulièrement les pièces d'Angélique Lecaille. Cieux tourmentés à la mine de plomb, échantillons de roche, fin du monde, renaissance ou fumée passagère (ci-dessous "Déluge scène 3") ?

 
Yang Yongliang est présenté par la galerie Paris-Beijing www.galerieparisbeijing.com
Sungpil Chae est présentée par la galerie Nuovo www.nuovo.kr
Angélique Lecaille est présentée par la galerie Melanierio www.rgalerie.com

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