dimanche 24 mars 2013

Homo Capax…


Une ambiance rappelant la salle de sciences naturelles de notre enfance, un laboratoire que des scientifiques auraient abandonné au beau milieu d'une dissection, las d'une recherche n'aboutissant pas. Une ambiance minérale, molle, fatiguée, des morceaux épars, et pourtant les masses disposées ça et là deviennent identifiables. Des cadavres de phoques, entiers, découpés, délaissés, jonchent le sol et la table, s'accumulent dans l'armoire et sur la desserte. Des phoques sans yeux ni nez ni bouche. 
Les oeuvres du céramiste Marten Medbo interrogent la condition humaine et plus particulièrement la perception que l'humain a de lui-même et du monde qui l'entoure et la façon dont cette perception l'emprisonne. Des animaux disséqués pour ne trouver à l'intérieur qu'une masse noire et compacte, pleine de matière mais vide d'informations. Des corps sans vie illustrant un massacre inutile, lassant, qui ne parvient même plus à émouvoir. "Homo carax" expression du philosophe Paul Ricoeur signifie "un homme responsable de ses propres actions". 
A l'étage du dessus, ce sont des singes et des ours qui reproduisent les comportement humains, les ours endossent le rôle de pompier aux prises avec divers accidents pendant que les singes sont les élèves indisciplinés d'une cour d'école avec ses comportements tantôt brutaux ou empathiques. 
Mais la violence apparente cède vide la place aux sourires et à la tendresse complice que l'on éprouve en regardant les travers de ses congénères.
"Certains disent que mon travail est effrayant, dégoûtant, voire cauchemardesque. D'autres y voient de la beauté. J'aime montrer l'inattendu pour provoquer l'étonnement  et la stupéfaction, et révéler l'enfant qui sommeille en chacun de nous." Marten Medbo

Jusqu'au 7 avril à L'institut suédois, 11 rue Payenne, Paris 3.

Photos réalisées par Géraldine Briquet.

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