mardi 12 juin 2012

Histoires squelettiques, part. 3…

En marge des grandes expéditions, de nombreux spécimens ont rejoint les collections du muséum après bien des mésaventures.


Tout d'abord, une doyenne du muséum, l'éléphante d'Afrique offerte par le roi du Portugal à Louis XIV en 1668. La pauvre créature ne vivra en France que 13 ans, on lui faisait parait ingurgiter 15 pintes de vin par jour !


Moins illustre mais possédant un aussi sombre passé, l'ours noir au centre de cette photo est un des animaux qui combattirent à Paris dans des arènes construites aux abords de ce qui est aujourd'hui la place du Colonel Fabien (ancienne "place du combat"). Y combattaient jusqu'en 1850 des chiens, des taureaux mais aussi toute espèce susceptible d'enflammer les foules !


Suspendu à sa branche se trouve un chimpanzé nommé Consul. Appartenant à un dénommé Jean Bostock, il fit le tour d'Europe et charma les noctambules jusqu'en 1904, date de sa mort. Présenté dans les salons et les music-hall, il portait un costume, mangeait avec une fourchette, buvait du champagne et fumait !


Dans un registre très différent, les crânes de morses sur le trophée XXIII furent offert au muséum par un certain Alphonse Pinart, collectés lors de son voyage d'un an en Alaska (1871-1872), il avait alors 19 ans ! Ce ne sont pas ces crânes qui le rendirent célèbre, mais une tout autre pièce qui fut exposée au musée de l'Homme jusqu'en 1970, date à laquelle le faux fut avéré : un crâne de cristal ! Amateur d'objets amérindiens, Pinart avait acheté une importante collection à un antiquaire français, Eugène Boban, collection comprenant le fameux crâne, considéré comme un chef d’œuvre aztèque. Pinard l'offrit au musée de l'Homme en compagnie de 3000 autres pièces. Il aura fallu 100 ans pour identifier le faux, fabriqué en Allemagne au XIXe à partir de quartz brésilien. Loin d'être mis au rebut, il figure maintenant parmi les collections du musée du quai Branly !

Photos réalisées par Géraldine Briquet.

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