mercredi 13 février 2013

Palazzo Poggi…

Situé à Bologne, Italie, le Palazzo Poggi a été édifié sur la base d'un palais plus ancien par le cardinal Giovanni Poggi au 16e siècle. Il deviendra en 1711 le siège de l'institut des sciences, aujourd'hui il est celui de l'université de Bologne et du rectorat. La première partie du musée est consacrée à la collection d'Ulisse Aldrovandi, un éminent scientifique italien de la Renaissance. Son projet avait tout de ce que nous appelons aujourd'hui un cabinet de curiosité. Son but était de collecter le plus grand nombre de spécimens curieux, étranges, sans aucun postulat scientifique liant les créatures les unes aux autres et d'en faire un inventaire consigné dans des ouvrages ornés de magnifiques gravures réalisées au fur et à mesure des collectes.


Dans l'espace consacré aux sciences naturelles, l'une des salles les plus remarquables est celle consacrée à l'école d'obstétrique fondée au 18e siècle par Giovanni Antonio Galli. A cette époque, les femmes accouchant n'étaient assistées que par des sages-femmes n'ayant reçu aucune réelle éducation en la matière et ne sachant pas lire. Galli a donc fait réaliser des moulages en cires représentant toutes les positions du foetus pouvant entrainer des complications lors de l'accouchement. Sa pièce maîtresse était la "machine à accoucher" : un utérus de cristal à échelle 1 contenant un foetus en cire et chiffon que les sages-femmes devaient accoucher les yeux bandés !


Non moins mémorable est la salle des cires anatomiques, toutes conçues à échelle 1 par Ercolle Lelli au 18e siècle. Réalisées d'après des cadavres autopsiés, elles permettaient l'étude de l'anatomie humaine tout au long de l'année, les études sur cadavres ne pouvant s'effectuer qu'en hiver, pour des raisons de conservation.  


Clôturant la partie consacrée à l'anatomie, et avant d'aborder des thèmes comme la physique, la géographie ou l'architecture militaire, est allongée Venerina (la petite Vénus). Elle a été réalisée par Clemente Susini en 1782 d'après le moulage du cadavre d'une jeune femme enceinte, son abdomen est ouvert et tous ses organes se retirent et se remettent en place. Contraste entre la réalité crue des viscères et la douceur angélique du visage encadré de vrais cheveux. 


Photos réalisées par Géraldine Briquet.

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